Communiqué

Durant la saison 2019-2020, les monarques ont occupé une superficie forestière totale de 2,83 ha

Ce communiqué a été initialement publié par la Commission nationale des aires naturelles protégées du Mexique.

  • 11 colonies de papillons monarques (trois dans l’État de Michoacán et huit dans l’État de Mexico) ont été répertoriées au total, y compris une nouvelle colonie dans l’ejido (propriété collective) El Potrero, situé dans la municipalité d’Amanalco de Becerra,dans l’État de Mexico.
  • Ces colonies ont occupé au total 2,83 ha de terres boisées : cinq colonies (2,46 ha) se trouvaient dans la Reserva de la Biósfera Mariposa Monarca (RBMM, Réserve de biosphère du papillon monarque), et six (0,37 ha) à l’extérieur.
  • Cependant, la population de monarques enregistrée se montre stable, et les essaims observés sont de grande taille comparativement aux années antérieures. La superficie occupée par les monarques témoigne d’une diminution de 53,22 % comparativement à celle enregistrée (6,05 ha) en décembre 2018.

Durant la saison 2019-2020, on a enregistré la présence de 11 colonies de monarques (trois dans l’État de Michoacán et huit dans celui de Mexico), qui ensemble occupaient une superficie de 2,83 ha. Parmi ces colonies, cinq (2,458 ha) ont été répertoriées à l’intérieur de la RBMM, et six (0,36 ha) à l’extérieur. Ces chiffres dénotent une diminution de 53,22 % par rapport à la superficie occupée enregistrée en décembre 2018 (6,05 ha), selon l’information fournie par la Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas (Conanp, Commission nationale des aires naturelles protégées du Mexique) et l’alliance WWF-Fundación Telmex Telcel.

La RBMM demeure un site crucial pour l’hivernage du monarque. On y trouve 87 % de la population totale de papillons monarques durant la saison. La colonie de l’ejido El Rosario (sanctuaire Sierra Campanario) a occupé la plus grande superficie forestière, soit 1,27 ha, et la plus petite (0,001 ha) était celle de la colonie de l’ejido El Potrero (sanctuaire Cerro de la Antena). Cette dernière correspond à un nouvel enregistrement pour les secteurs de l’Área de Protección de los Recursos Naturales (Aire de protection des ressources naturelles), Zona Protectora Forestal (Zone de protection forestière) des terres bordant les rivières Valle de Bravo, Malacatepec, Tilostoc et Temascaltepec. Pour la deuxième fois, on a eu l’occasion d’enregistrer la colonie établie dans l’ejido Ojo de Agua, dont la superficie d’occupation était de 0,049 ha (tableau 1). La superficie de la colonie d’Atlautla, dans l’aire d’influence du parc national Iztaccihuatl-Popocatepetl, a été évaluée à 0,01 ha.

Selon Roberto Aviña Carlín, commissaire de la Conanp, l’effort déployé pour préserver ce spectaculaire phénomène migratoire découle de la coordination du Mexique avec les gouvernements, le milieu universitaire et la société civile du Canada et des États-Unis, en place depuis 2014. Cette coordination a été déterminée lors du Sommet des leaders nord-américains, à Toluca, État de Mexico. On y a créé un groupe de travail trilatéral en raison du déclin de la population de monarques enregistré pour la saison 2013-2014, durant laquelle les colonies de monarques ont occupé une superficie de 0,67 ha en terre forestière sur les sites d’hivernage de ce papillon.

« Au cours des saisons d’hivernage les plus récentes, le scénario courant était l’occupation moyenne par les monarques de trois hectares de terres boisées. La saison antérieure (2018-2019) avait été très bonne, car on avait enregistré une occupation de 6,05 ha en zone boisée. Toutefois, cette saison a sans nul doute été atypique aussi, car la première génération de monarques du printemps 2018, au Texas, a connu des conditions climatiques qui ont permis le repeuplement de tous les sites de reproduction de ce papillon en Amérique du Nord », d’expliquer Jorge Rickards, directeur général, WWF Mexique.

« La diminution actuelle de la population de monarques n’est pas inquiétante, mais nous devons rester attentifs et nous assurer que cette tendance ne se maintiendra pas durant les prochaines années. Le travail de conservation doit se faire à long terme. À cette fin, mentionnons que l’alliance entre la WWF et la fondation Telmex Telcel cumule plus de 16 ans d’expérience dans l’évaluation de la superficie boisée occupée par les monarques durant leur hivernage et 20 ans d’expérience dans la surveillance des conditions dans les zones forestières de la RBMM. On a observé de bonnes conditions dans cet endroit comme habitat d’hivernage du monarque, puisque le taux de coupe illégale y est très bas et correspond à une superficie de 0,43 ha pour la période 2018-2019. Tous ceux qui œuvrent en faveur de l’espèce, de son habitat et des communautés humaines qui dépendent d’elle se sont engagés à poursuivre ensemble le travail », conclut M. Rickards.

Les monarques parcourent plus de 4 000 km, depuis le Canada et les États-Unis, pour aller passer l’hiver dans les forêts du Mexique, de novembre à mars. La RBMM abrite aussi 132 espèces d’oiseaux, 56 espèces de mammifères, 432 espèces de plantes vasculaires et 211 espèces de champignons. Les zones boisées en question fournissent de l’eau au système de Cutzamala, qui approvisionne plus de 4,1 millions de personnes dans la ville de Mexico et sa région métropolitaine.

Les principales menaces qui pèsent sur le monarque en Amérique du Nord sont la réduction de son habitat de reproduction aux États-Unis à la suite d’une diminution de la quantité d’asclépiades, attribuable à un usage indiscriminé d’herbicides et au changement d’utilisation du sol. Soulignons également comme causes une dégradation des terres forestières des sites d’hivernage du monarque au Mexique en raison des antécédents en matière de coupe clandestine en ces lieux et de chutes d’arbre liées aux phénomènes climatiques, ainsi que de conditions climatiques extrêmes au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

Le 7 octobre 2019, à Acuña, dans l’État de Coahuila, on a enregistré la présence de monarques au Mexique pour la première fois de la saison 2019-2020. Les monarques se sont montrés ponctuels cette année, arrivant sur leurs sites d’hivernage le jour de la fête des Morts.

Pendant la saison d’hivernage de cette année, il n’y a pas eu de conditions climatiques extrêmes pouvant mettre en danger la population de monarques. On a seulement subi les conséquences du front froid numéro 32 et de la masse d’air froid qui l’accompagnait, observés du 19 au 21 janvier 2020. À ce moment-là, on a enregistré une baisse de température, de la pluie et de fortes rafales de vent ainsi que de la glace à certains endroits dans la région, mais il n’y a pas eu de conséquences graves pour les colonies de monarques.

Les premiers signes de la reproduction du monarque ont été observés la dernière semaine de janvier 2020. À compter de la deuxième semaine de février, grâce à la surveillance citoyenne supervisée par le gouvernement de l’État de Guanajuato, on a pu enregistrer la présence des premiers monarques, migrant vers le nord du Mexique et le sud des États-Unis à la recherche de nourriture et de sites de ponte. À l’heure actuelle, on peut observer des groupes de monarques traversant les routes. Nous vous demandons de ralentir à 60 kilomètres/heure si vous voyez des monarques en vol.

Le programme Correo Real et le Réseau national mexicain de surveillance du monarque sont dotés de registres sur l’espèce, depuis la fin de février dernier, sur sa migration printanière dans les États mexicains de Guanajuato, San Luis Potosí, Nuevo León, Tamaulipas, Querétaro, Hidalgo et Coahuila.

En mai 2019, le Mexique a publié son plan d’action pour la conservation du monarque. Dans cet instrument, on décrit 147 mesures prioritaires devant être mises en œuvre dans la cadre de six orientations stratégiques définies de manière participative aux fins de la préservation du phénomène de migration du monarque, tant le long de sa route migratoire qu’en ce qui concerne l’habitat d’hivernage de ce papillon au Mexique. Les éléments visés sont les suivants : 1) aspects économiques de la conservation du monarque; 2) mesures de restauration et de conservation; 3) recherche et surveillance; 4) inspection et suivi; 5) participation sociale, communication et culture au profit de la conservation; 6) coordination et financement.

On peut encore admirer quelques grappes et individus dispersés dans les formations d’oyamels et de pins, dans certains endroits accessibles au public et où les visites sont autorisées durant la saison touristique, dans les États de Mexico et de Michoacán. La Conanp invite donc les touristes à continuer de profiter de ce phénomène naturel exceptionnel, tout en suivant en tout temps les recommandations des guides locaux, afin que leur séjour et leur expérience soient agréables. La saison touristique 2019-2020 prendra fin le 31 mars 2020.

La Conanp vous invite à participer à la campagne #ProtejamosAlasMonarca. Ces jours-ci, les monarques passent par votre ville. Observez bien les environs, le ciel, la cour de votre établissement scolaire et les parcs, et consignez vos observations sur la plate-forme Web Plataforma Nacional de Monitoreo de la mariposa Monarca, qui peut être téléchargée depuis : https://apps.apple.com/cl/app/redmonarca/id1435524759
Androide:https://play.google.com/store/apps/details?id=com.RedMonarca.www&hl=es_MX.

Vous pourriez ainsi contribuer à tracer la route migratoire du monarque au Mexique et aider à la conservation de ce spectaculaire phénomène naturel. Cela peut aussi se faire en utilisant la plate-forme Naturalista/Monarca ou en envoyant l’information à l’adresse courriel de l’initiative Correo Real (correo.monarca@gmail.com), afin de permettre la diffusion de la connaissance sur la présence du monarque au Mexique.

Pour en apprendre plus sur cette espèce, nous vous invitons à visiter le site SoyMonarca.mx, qui contient toute sorte de renseignements sur la biologie, la reproduction, l’habitat et la migration du monarque ainsi que des articles scientifiques et la description des mesures prises pour préserver le phénomène de la migration du monarque.

Pour sa valeur universelle exceptionnelle, la Réserve de biosphère du papillon monarque a été désignée en 2008 comme faisant partie du patrimoine mondial de l’humanité.

Colonies d’hivernage et superficie forestière occupée par le papillon monarque

 

Occupation en zone forestière – saison d’hivernage 2019-2020

Traductions (en gras) pour le tableau présenté ci-dessus

UBICACIÓN= ENDROIT SANTUARIO = SANCTUAIRE
ESTADO= ÉTAT COLONIAS (PROPRIEDADES AGRARIAS) = COLONIES (TERRES AGRICOLES)
SUPERFICIE (HA) = SUPERFICIE (ha)
Dentro de la Reserva Biosfera de la Mariposa Monarca = Dans la RBMM
Fuera de la RBMM = À l’extérieur de la RBMM
Estado de México = Mexico / Michoacán = Michoacán
Superficie ocupada dentro de la Reserva = Superficie occupée dans la RBMM
Superficie ocupada fuera de la Reserva = Superficie occupée à l’extérieur de la RBMM
Superficie total ocupada = Superficie totale occupée
0.28 = 0,28
0.44 = 0,44
0.19 = 0,19
1.27 = 1,27
0.28 = 0,28
2.46 = 2,46
0.03 = 0,03
0.16 = 0,16
0.08 = 0,08
0.05 = 0,05
0.05 = 0,05
0.05 = 0,05
0.37 = 0,37 2.83 = 2,83

 

Traductions (en gras) pour le tableau présenté ci-dessus

Superficie total (ha) = superficie totale (ha)
Temporadas (años) = Saisons (années)

6.23 = 6,23
7.81 = 7,81
12.61 = 12,61
18.19 = 18,19
5.77 = 5,77
5.56 = 5,56
8.97 = 8.97
3.83 = 3,83
9.36 = 9,36
7.54 = 7,54
11.12 = 11,12
2.19 = 2,19
5.91 = 5,91
6.87 = 6,87
1.92 = 1,92
4.02 = 4,02
2.89 = 2,89
1.19 = 1,19
0.67 = 0,67
1.13 = 1,13
4.01 = 4,01
2.91 = 2,91
2.48 = 2,48
6.05 = 6,05 2.83 = 2,83

93-94 = 1993-1994
94-95 = 1994-1995
94-95 = 1994-1995
95-96 = 1995-1996
96-97 = 1996-1997
97-98 = 1997-1998
98-99 = 1998-1999
99-00 = 1999-2000
00-01 = 2000-2001
01-02 = 2001-2002
02-03 = 2002-2003
03-04 = 2003-2004
04-05 = 2004-2005
05-06 = 2005-2006
06-07 = 2006-2007
07-08 = 2007-2008
08-09 = 2008-2009
09-10 = 2009-2010
10-11 = 2010-2011
11-12 = 2011-2012
12-13 = 2013-2013
13-14 = 2013-2014
14-15 = 2014-2015
15-16 = 2015-2016
16-17 = 2016-2017
17-18 = 2017-2018
18-19 = 2018-2019
19-20 = 2019-2020

 

Qui sommes-nous?

Les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis ont établi la Commission de coopération environnementale (CCE) en 1994 en vertu de l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine de l’environnement, à savoir l’accord parallèle à l’Accord de libre-échange nord-américain en matière d’environnement. Or, depuis 2020 et conformément au nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM), elle est désormais régie par l’Accord de coopération environnementale (ACE). La CCE rassemble un éventail d’intervenants issus du grand public, de peuples autochtones, des jeunes, d’organisations non gouvernementales, du milieu universitaire et du domaine des affaires en vue de trouver des solutions qui permettent de protéger l’environnement que partagent les trois pays nord-américains, mais tout en favorisant un développement économique durable au profit des générations actuelles et futures.

La CCE réalise ses activités grâce au soutien financier du gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de l’Environnement et du Changement climatique, du gouvernement du Mexique, par l'entremise du Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles), et du gouvernement des États-Unis, par l'entremise de l'Environmental Protection Agency (Agence de protection de l'environnement).

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