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1 Vue d’ensemble des rejets et des transferts en Amérique du Nord de 2014 à 2018

1.5 Facteurs à prendre en considération lorsqu’on utilise les données des RRTP pour évaluer des risques

En plus de la quantité d’un polluant qui est rejetée ou transférée, il faut prendre en considération certains autres facteurs lorsqu’on tente d’évaluer si une substance donnée présente un risque pour la santé humaine ou la salubrité de l’environnement. Il s’agit de la toxicité inhérente du polluant et son potentiel de persistance dans l’environnement ou de modification de l’environnement d’une quelconque manière; de la composante du milieu dans laquelle le polluant est rejeté ou transféré; de la voie, le moment et la durée de l’exposition; etc. (figure 8).

Figure 8. Facteurs à prendre en considération lorsqu’on utilise les données des RRTP pour évaluer les risques

Afin d’ajouter du contexte aux données des RRTP d’Amérique du Nord, À l’heure des comptes fournit des renseignements relatifs à certaines substances déclarées aux RRTP nationaux qui sont catégorisées selon leurs risques pour la santé humaine ou pour l’environnement[7]. Ces catégories de polluants sont les suivantes : a) les cancérogènes connus ou présumés; b) les substances toxiques pour le développement ou la reproduction; c) les substances toxiques, biocumulatives et persistantes; d) les métaux. Un polluant peut appartenir à l’une ou à plusieurs de ces catégories. Le site À l’heure des comptes en ligne fournit également, dans les cas où ils sont disponibles, des coefficients de pondération appelés « potentiel d’équivalence de toxicité » (potentiel-ET), applicables aux polluants rejetés dans l’air et dans l’eau. Le potentiel-ET permet de classer par ordre d’importance les risques présentés par une unité d’un polluant donné, comparativement à une unité d’une substance chimique de référence dont les risques pour la santé humaine sont bien connus (p. ex. la substance chimique de référence pour les polluants cancérogènes est le benzène). Le potentiel‑ET donne un aperçu des risques éventuels en prenant pour base les données sur le volume rejeté et celles sur la toxicité inhérente de la substance, sans prendre en considération les autres facteurs de risque[8].

Le potentiel-ET est utile parce qu’il attire l’attention sur des substances très toxiques qui sont souvent rejetées en quantités relativement faibles et qui, sinon, pourraient ne pas être reconnues comme étant d’importants polluants. Le tableau 2 présente dix polluants rejetés en 2018 dans l’air et/ou dans l’eau en quantités relativement faibles ou moyennes, et leur pondération respective selon le potentiel-ET. Les données illustrent les importantes répercussions potentielles de certains polluants : par exemple, les rejets dans l’air de 3,82 kg de dioxines et furanes, qui peuvent être fortuitement causés par certaines activités de combustion, seraient l’équivalent des rejets dans l’air de plus de 4,5 milliards de kilogrammes (gigakilogrammes, ou Gkg) de benzène.

Tableau 2. Rejets de polluants dans l’air et dans l’eau pondérés selon le potentiel-ET, 2018

[7] Les renseignements sur la catégorisation des substances sont disponibles dans la section « Comprendre À l’heure des comptes » du site À l’heure des comptes.

[8] Le potentiel-ET n’est que l’un d’un grand nombre de systèmes de pondération selon les risques, et ce système n’est pas sans lacunes. Par exemple, de nombreuses substances n’ont pas fait l’objet d’une pondération selon le potentiel-ET; de plus, certains polluants (notamment, les métaux) sont déclarés en tant que groupes comprenant à la fois des composés extrêmement toxiques et d’autres composés à toxicité moindre, et il est donc difficile d’en évaluer les risques. Pour en savoir plus, voir la section « Comprendre À l’heure des comptes » du site À l’heure des comptes.

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Commission de coopération environnementale

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