Pourquoi et comment mesurer la PGA

Analyse de la composition des déchets - Pourquoi et comment mesurer la PGA

L’analyse de la composition des déchets consiste à séparer physiquement, à peser et à catégoriser les déchets. On peut l’utiliser à la fois pour déterminer le volume total de PGA et pour catégoriser les différents types d’aliments qui ont été mis au rebut (p. ex., les fruits, les légumes et la viande), ou faire la distinction entre les aliments et les parties non comestibles.

Les tableaux A16 et A17 résument les points forts et les limites de l’analyse de la composition des déchets.

Tableau A16. Facteurs à prendre en compte quand on utilise une analyse de la composition des déchets alimentaires pour quantifier la PGA

Points forts Limites/éléments à prendre en compte
  • Cette analyse peut générer des données relativement exactes à propos de la quantité totale de PGA au sein d’un flux de déchets donné.
  • Elle peut aussi fournir une information détaillée sur les types d’aliments gaspillés (aliments emballés, intégralité ou partie d’un aliment, etc.).
  • On peut utiliser l’information détaillée pour estimer le coût, les impacts environnementaux et le contenu nutritionnel des aliments perdus et gaspillés.
  • Elle peut lier l’information recueillie aux ménages visés par l’étude, permettre une analyse démographique et des études de corrélation avec les comportements relatés, etc.
  • On ne peut pas l’appliquer à toutes les destinations (p. ex., la PGA dans les eaux usées).
  • Les études détaillées seront sans doute coûteuses, parce qu’elles nécessitent des échantillons de données relativement volumineux.
  • L’analyse ne fournit pas beaucoup d’information sur la raison du gaspillage des aliments.
  • La déshydratation par temps chaud peut nuire à l’analyse.

Source : Auteurs

Tableau A17. Facteurs à prendre en compte quand on utilise l’analyse de composition des déchets pour toutes les matières constituant un flux de déchets

Points forts Limites/éléments à prendre en compte
  • Cette analyse peut générer des données relativement exactes à propos de la quantité totale de PGA au sein d’un flux de déchets donné.
  • Elle peut être relativement peu coûteuse s’il existe déjà des études/programmes.
  • On peut la reproduire pour suivre les progrès réalisés.
  • On ne peut pas l’appliquer à toutes les destinations (p. ex., la PGA dans les eaux usées).
  • Elle n’inclut pas d’information détaillée sur les types d’aliments nécessaires à une estimation exacte du coût ou des impacts de la PGA.
  • L’analyse ne fournit pas beaucoup d’information sur la raison du gaspillage des aliments.
  • La déshydratation par temps chaud peut nuire à l’analyse.

Source : Auteurs

Comment effectuer une analyse de la composition des déchets pour mesurer la PGA

Étape 1 : Déterminer les secteurs à examiner

Si vous devez effectuer une analyse de la composition des déchets dans plusieurs secteurs, commencez par dresser une liste des secteurs d’intérêt. Si l’analyse est effectuée dans un seul ménage ou une seule entreprise/installation, on peut sauter cette étape.

Étape 2 : Recruter et informer les participants

On peut trouver les participants à une analyse de la composition des déchets à partir de l’information accessible au public, par exemple dans les bases de données des entreprises ou par le biais d’organisations commerciales (NRDC, 2017a). Il faut expliquer en détail aux participants quand l’analyse aura lieu et qui l’effectuera. Il peut être difficile de recruter des participants en raison des problèmes de confidentialité ; un incitatif pourrait donc être utile pour les encourager à participer.

Étape 3 : Obtenir des échantillons d’aliments perdus ou gaspillés et désigner un site de tri

Collectez des échantillons de déchets auprès d’unités générant une PGA les jours de ramassage des ordures, afin de garantir que l’analyse visera un échantillon représentatif. Dans la mesure du possible, apportez l’échantillon dans un site distinct afin de trier les déchets, parce que la plupart des unités générant une PGA ne disposent pas de l’espace nécessaire pour trier de grandes quantités de déchets[1].

Étape 4 : Préparer les aliments perdus et gaspillés en vue de la mesure

Préparez les échantillons de déchets en vue de les mesurer, en exécutant les étapes suivantes (WRAP, 2012).

  1. Placez les déchets provenant de chaque unité générant une PGA dans un endroit séparé (p. ex., sur une table ou sur une section délimitée sur le sol), où ils ne se mélangeront pas avec d’autres échantillons.
  2. Retirez les aliments de tout emballage et faites une pile séparée avec ces emballages.
  3. Triez les aliments perdus/gaspillés en catégories en fonction de la portée de l’étude.
  4. Si cela fait partie de l’objectif de l’étude, triez les matières qui ne sont pas des aliments perdus/gaspillés en catégories — p. ex., le papier, le plastique ou les métaux.

Étape 5 : Peser les déchets et consigner les données

Pesez séparément chaque catégorie d’aliments perdus/gaspillés. Consignez le poids dans un tableur créé à cet effet, en fonction des catégories d’aliments désignées pour l’étude.

Étape 6 : Jeter les échantillons de déchets

Une fois que les échantillons auront été triés, pesés et consignés, vous pouvez les jeter. Si l’étude porte sur un volume élevé de déchets, vous devrez peut-être engager une entreprise de gestion des déchets, qui viendra les récupérer.

Étape 7 : Analyser les données

Une fois que les données produites par l’analyse de la composition des déchets auront été fournies pour une journée par une unité générant une PGA, on pourra les extrapoler à une année entière en les multipliant par le nombre de jours d’exploitation de cette unité par année.

Problèmes de données courants lors de l’analyse de la composition des déchets

Réticence à participer. Les unités générant une PGA ne perçoivent pas nécessairement les avantages d’une analyse de la composition de leur flux de déchets, et sont parfois même carrément opposées à une telle analyse, en raison de préoccupations relatives à la confidentialité. On peut répondre à ces préoccupations en faisant signer des ententes de confidentialité, et en travaillant avec les responsables locaux, qui garantiront aux participants potentiels la légitimité de l’étude. En offrant un incitatif, on encouragera davantage de personnes à participer à l’analyse.

Erreurs lors de la collecte d’échantillons. Si l’entreprise de gestion des déchets engagée par l’unité qui génère la PGA n’est pas au courant de l’étude en cours, il se peut que les échantillons prélevés soient involontairement détruits dans le cadre d’une activité d’élimination de routine avant d’avoir été analysés. On peut éviter cela en rappelant à cette entreprise que l’étude est en cours et en recueillant un échantillon au moins une heure avant le ramassage des ordures.

Données non représentatives. Les résultats d’une seule analyse de la composition des déchets ne sont pas nécessairement représentatifs de la production « typique » d’une unité générant une PGA. Par exemple, si un ménage organise une réunion de famille la veille de l’analyse des déchets, cette analyse révélera un niveau de PGA bien supérieur à la normale. On peut observer des résultats atypiques en effectuant plusieurs analyses de la même unité pendant différentes journées. Si une autre analyse est impossible, on pourra minimiser la quantité de données non représentatives en comparant les résultats à ceux d’autres unités similaires, et en éliminant toutes les données aberrantes dont les valeurs semblent trop élevées ou trop basses.

Manque d’information sur les causes. Même si l’analyse de la composition des déchets génère des données numériques extrêmement détaillées à propos de la PGA, elle fournit peu ou pas d’information sur les causes de la PGA. Il pourrait donc être utile de mener simultanément une étude séparée en utilisant des journaux ou des sondages pour recueillir des données qualitatives sur les causes de la PGA.

Autres ressources pour l’utilisation de l’analyse de la composition des déchets

FLW Protocol. 2016. Chapter 4, « Waste Composition Analysis », in Guidance on PGA Quantification Methods. <http://FLWprotocol.org/wp-content/uploads/2016/06/FLW_Guidance_Chapter4_Waste_Composition_Analysis.pdf >.

Natural Resources Defense Council. 2017. Estimating quantities and types of food waste at the city level. <www.nrdc.org/sites/default/files/food-waste-city-level-report.pdf >.

Natural Resources Defense Council. 2017. Estimating quantities and types of food waste at the city level: Technical appendices. <https://assets.nrdc.org/sites/default/files/food-waste-city-level-technical-appendices.pdf>.

WRAP. 2012b. Methods used for household food and drink in the UK, 2012. <www.wrap.org.uk/sites/files/wrap/Methods%20Annex%20Report%20v2.pdf>.

Zero Waste Scotland. 2015. « Guidance on the methodology for waste composition analysis. » https://www.zerowastescotland.org.uk/sites/default/files/WCAMethodology_Jun15.pdf

[1] Vous trouverez aux pages 32 et 33 du chapitre 4 (Waste Composition Analysis) du document Guidance on FLW Quantification Methods (FLW Protocol) une description détaillée de la façon de choisir un site pour trier les aliments perdus/gaspillés.