North American Power Plants

Mercure (Hg)

Les émissions de mercure imputables à la production d'électricité à partir de combustibles fossiles au Canada, au Mexique et aux États-Unis sont résumées et présentées sous forme de tableaux.

Pour l'année 2005, au Canada, seules 25 des 189 centrales ont déclaré des émissions de Hg, totalisant 2 079 kg, et 13 de ces centrales ont été à l'origine de 90 % de toutes ces émissions. Vingt des vingt-cinq installations déclarantes étaient des centrales alimentées au charbon. Selon l'INRP [41], la production d'électricité à partir de charbon était la plus importante source anthropique restante d'émissions de mercure au Canada en 2005. En conséquence, le Conseil canadien des ministres de l'Environnement (CCME) a convenu d'établir des standards pancanadiens (SP) relatifs aux émissions de mercure des centrales électriques au charbon afin de réduire les émissions des centrales existantes (captage de 60 % du mercure provenant de la combustion du charbon d'ici 2010) [42] et de faire en sorte que les niveaux d'émission des nouvelles centrales soient basés sur ceux que permettent d'atteindre les meilleures technologies disponibles économiquement réalisables, ou l'équivalent.

Les taux d'émission de mercure de ces 25 centrales variaient de 0,00146 à 0,0759 kg/GWh, à l'exception de l'installation de Grand Lake, au Nouveau-Brunswick, dont le taux d'émission était de 0,3225 kg/GWh en 2005. Le taux d'émission calculé pour cette centrale lors de l'analyse effectuée en vue de l'élaboration des standards pancanadiens (SP) relatifs aux émissions de mercure, en octobre 2003, était de 0,2858 kg/GWh; toutefois, d'après le bilan massique du mercure, la masse de Hg à l'entrée présentait un excédent de 16 % par rapport à la masse à la sortie [43]. Le taux d'émission élevé de cette centrale a été attribué à l'utilisation de charbon indigène [42], ayant une teneur en mercure de 0,623 mg/kg (poids sec), alors que la teneur moyenne des autres types de charbon examinés dans le cadre de l'étude était de 0,072,mg/kg [34]. Néanmoins, en 2002, il était prévu que cette centrale serait mise hors service d'ici 2010 en raison de ses émissions importantes tant de SO2 que de mercure [44].

Les provinces dans lesquelles les émissions de Hg attribuables aux centrales électriques étaient les plus élevées sont l'Alberta, suivie de la Saskatchewan et de l'Ontario; ces trois provinces réunies ont été à l'origine d'environ 89 % des émissions totales du Canada.

Au Mexique, les plus importantes sources d'émissions de Hg étaient également les centrales au charbon. Une proportion de 87 % des émissions totales de Hg des 102 centrales mexicaines (2 285 kg), était attribuable aux trois centrales au charbon en activité au pays, tandis que le reste (291 kg) était imputable à des centrales au mazout, au diesel et au gaz naturel. Les taux d'émission de mercure des trois centrales au charbon se situaient entre 0,050 et 0,072 kg/GWh. Il importe de signaler qu'il y a une différence considérable entre les méthodologies d'estimation des émissions de Hg adoptées pour les inventaires de 2002 et de 2005 : en 2002, le coefficient d'émission utilisé était de 8,59 lb/1012 BTU, mais il a été remplacé par un coefficient de 16,0 lb/1012BTU en 2005. En recalculant la valeur des émissions de Hg estimée pour 2002 selon ce nouveau coefficient, on obtiendrait une réduction de près de 7 % de ces émissions en 2005 par rapport à 2002.

En 2005, 632 des 2 728 centrales aux États-Unis ont déclaré des rejets atmosphériques de près de 50 000 kg de Hg. Ces 632 centrales avaient des taux d'émission semblables, inférieurs à 0,250 kg/GWh (à l'exception de cinq centrales dont les taux variaient de 0,250 à 0,796 kg/GWh). En général, des taux d'émission inférieurs à 1 kg/GWh sont considérés comme normaux pour de telles centrales, compte tenu du type de combustible et de la quantité d'électricité produite. Cependant, quatre autres centrales avaient des taux d'émission allant de 1,5 à 229 kg/GWh et des valeurs aussi élevées doivent être considérées avec certaines réserves. Parmi les 632 centrales, 220 installations ont effectué 90 % des émissions totales de Hg, les émissions des centrales individuelles variant de 60 à 977 kg. Les centrales au charbon représentaient 69,5 % du nombre total de centrales émettant du mercure; les proportions correspondantes étaient de 17,7 % pour les centrales au gaz naturel et de 12,8 % pour les centrales au mazout.

Les chiffres étant arrondis, les sommes peuvent différer légèrement des totaux indiqués.

Note : Les émissions totales des installations peuvent comprendre à la fois les émissions générées par le combustible principal et par des combustibles secondaires. L'ensemble complet de données peut être consulté en ligne à l'adresse : http//www.cec.org/centraleselectriques.

La figure 2.6 illustre l'apport respectif aux émissions totales de mercure (Hg) de toutes les centrales électriques émettant du mercure dans chacun des pays. Elle montre qu'environ 35 % des centrales américaines ont effectué 90 % des émissions totales de Hg aux États-Unis, tandis qu'environ 5 % des centrales mexicaines et près de 50 % des centrales canadiennes ont effectué 90 % des émissions totales de Hg au Mexique et au Canada.

La répartition géographique des sources de Hg en Amérique du Nord est présentée à la figure 2.7. La grosseur des points correspond à l'ampleur des émissions et la couleur représente le type de combustible principal utilisé. Au Canada, les émissions de mercure provenant des centrales électriques semblent se produire principalement dans le Sud-Ouest du pays et les centrales qui émettent les plus importantes quantités de cette substance – toutes des centrales au charbon – se trouvent en Alberta.

Au Mexique, les trois principales sources d'émissions de mercure sont les centrales au charbon situées dans les régions du Centre-Nord et du Centre-Sud du pays, alors que des zones à concentration plus faible des sources d'émissions de mercure sont dispersées un peu partout sur le territoire mexicain – essentiellement des centrales alimentées au mazout ou à d'autres combustibles. Les plus fortes concentrations de sources d'émission de Hg aux États-Unis se trouvent dans la moitié Est du pays et dans une bande de territoire traversant les États de l'Arizona, du Nouveau-Mexique, de l'Utah, du Wyoming, du Montana et du Dakota du Nord. Il n'y a que quelques sources de Hg dans l'Ouest.